Thème : Connecté - Interconnecté : le monde numérique en question était sous la direction artistique d’Anne Beauchemin associé au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul.

Notre projet consistait à une action citoyenne, la création d’images numériques à partir de sites de Baie-Saint-Paul et la diffusion d’une création interactive à partir d’une installation de 5 sculptures et fibres optiques diffusantes dans une « chambre noire » dont le thème portait essentiellement autour des arbres et des liens créés avec les humains.
Ce projet était en phase directe avec le thème du Symposium car il porte sur l’union des êtres et des arbres, nous choisissons la voie poétique et symbolique pour parler de connexion et d’interconnexion.
Dans notre démarche ‘’l’arbre’’ est devenu naturellement la figure principale de notre travail en duo puisqu’il existait déjà depuis longtemps dans le corpus de notre travail respectif comme sujet photographique ou sculptural et qu’il porte de nombreux niveaux de lecture. Nos projets peuvent être réalisés grâce aux outils informatiques mais ici l’occasion était très pertinente pour souligner la parenté incontournable entre la conception des réseaux virtuels et le langage lié à l’arbre : connexion, de racine, arborescence, le ‘’Webtree’’ depuis la découverte des réseaux mycorhiziens, petits champignons blancs connectant les arbres entre eux. Nous adhérons à la conception de Michel Leboeuf, scientifique et vulgarisateur selon laquelle “Ce que tu vois autour de toi ce n’est pas une forêt ; c’est le résultat d’une accumulation de relations, d’interrelations et d’interactions”.
Nous voilà donc en tant qu’artistes interconnectés par la mise en relations de diverses entités matérielles et logicielles pour la création d’œuvres numériques et de sculptures animées par les fibres optiques diffusantes évoluant à partir de programmation. Dans notre thèse, connections ne va pas sans l’équilibre et la reconnaissance de nos origines liées à la nature. Avons-nous laissé trop de place aux technologies dans nos vies comme humains, nous isolant et nous fragilisant? Et si l’innovation d’aujourd’hui était de revenir à nos racines, à ce réseau qui nous nourrit…
Dans notre proposition, la rencontre avec le public est cruciale et entre dans le volet
TRANS-HUMANCE de notre démarche artistique des derniers mois. Dès l'ouverture du Symposium, nous avons distribué notre invitation imprimées invitant le public à nous contacter pour faire partie du projet. On leur a demandé de réfléchir à un lien particulier, une histoire qu'ils ont avec un arbre de Baie-St-Paul et devant lequel ils poseront pour un portrait avec un RACIEL (sculpture faite à partir d’une branche ramassée autour de l’arbre). Une fois, leur intérêt signalé, nous les avons contactés, identifié la localisation de l'arbre, et nous nous sommes rendus sur place pour ramasser ou couper une branche morte pour la création de la sculpture dans l'atelier. L'étape suivante consistait à la prise de vue avec le RACIEL en main et la réalisation d’une courte captation audio en guise de témoignage évoquant ce rapport étroit avec l'arbre choisi. Une fois la photo réalisée, il s’agissait de l’imprimer et de l’afficher sur le mur de l’atelier dont l’affichage prenait la forme d’un arbre dont les feuilles devenaient les citoyen.nes.
Nous avons donc réalisé 23 portraits au total incluant plus de 45 personnes. Ces réalisations ont impliqué des rapports humains privilégiés et engageant avec les participant.es. Ces gens ont d’abord dû nous faire confiance, nous ouvrir leur maison, jardin, terrain et leur cœur puisqu’il s’agissait de nous exprimer une situation, circonstance qui avait permis de développer un rapport intime avec l’arbre choisi. Toutes ces rencontres se sont faites soit le matin ou en fin de journée puisque nous étions tenus de rencontrer le public dans notre atelier sis au Pavillon Jacques-Saint-Gelais Tremblay entre 12h et 17h du mercredi au dimanche.
Ce projet a reçu le Prix du public à l’édition du 40ème du Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul.
Nous ne mesurons pas encore toutes les nombreuses retombées de notre participation au Symposium pour SYLLAD mais nous tenons à remercier sincèrement tous les artistes ayant participé à cette édition pour leur passion, leur travail acharné et leur démarche qui représentait une magnifique occasion d’émulation lors des présentations officielles organisées par le Symposium ou en les côtoyant quotidiennement dans leurs ateliers respectifs ou rencontres informelles;
Nous tenons à remercier également la direction artistique assumée par Anne Beauchemin qui a effectué un travail remarquable tout en douceur et en finesse et qui a su s’entourer d’une équipe formidable dont Annabelle Brazeau à la coordination ainsi que toute l’équipe de guides compétentes qui a été d’un grand soutien pour l’accueil du public jour après jour ainsi que les techniciens Richard Ferland et Gilles Tremblay. Un immense merci à l’équipe du Musée d’art contemporain de Baie Saint-Paul, soit, Sandra Lavoie, directrice générale par intérim, à Julia Caron-Guillemette, conservatrice et éducatrice et à Marie-Ève Simard à la boutique.
Comments